Marielle Macé. Des Noues aux Nous

Les « noues » sont des fossés herbeux qui, en recueillant les eaux, génèrent de nouvelles circulations au sein de sols alors occupés par des « nous » autrement. L'autrice Marielle Macé nous invite à redécouvrir ces savoirs des terres et de la Terre, encore récemment pratiqués dans le quartier de Flagey.

Son ouvrage récemment publié « Nos cabanes » débute par une référence à ces « noues » qui permettent de reconstituer les nappes souterraines et de ménager les terres ». Elles font partie du paysage de son enfance tout comme de l'un des paysages dont ses mots prennent soin : la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes au centre de laquelle se trouve un lieu dit « La Noue ». L’écriture de « Nos cabanes » se terminant, Marielle Macé découvre l'histoire d'un groupe d'habitant.e.s solidaires du quartier de Flagey qui, déjà en 2002, pour résister au diktat technique des pouvoirs publics qui veulent répondre au problème des inondations par la création d'un « bassin d'orage », redécouvrent un savoir poétique et politique des eaux dont la confection des Noues fait partie. Par ces « Noues » ressaisies, ce sont des formes de « nous » qui peuvent alors remonter à la surface. Car cet autre savoir des eaux engage en effet la collaboration de divers acteur.rice.s : urbanistes, jardinier.e.s, architectes, géologues, historien.ne.s, sourcier.e.s et multiples usager.e.s. C'est à la rencontre de ces voix que Marielle Macé nous invite, entre déplacement physique et transports poétiques, entre enquête et fictions, mémoire et horizons.

Pour ce faire, Marielle Macé a souhaité s’associer à des acteurs bruxellois capables d’introduire au mieux les enjeux déployés par son intervention en deux temps. Voilà comment ceux-ci présentent donc le premier temps :

La ville a refoulé l'eau et tant d'autres choses. Le retour du refoulé c'est l'inondation, qui est à la vallée ce que le dérèglement climatique est à la planète. Alors, recréons des noues et faisons de nouvelles rivières urbaines, réensauvageons la ville pour renouer avec les éléments et la terre, pour se relier autrement les uns avec les autres. Entre Jardin Essentiel et Marais Wiels, un agir poétique s'élabore, comme ailleurs, à Bruxelles. Avec Marielle Macé et aussi avec Fabienne, Pierre, Geneviève ou Dominique (Communauté Hydrologique de Forest Nord- projet Brusseau) tissons les mots et les choses de l'eau sur les pentes de Forest.

La "promenade" durera deux heures. Point de départ à 11h30 : dans le haut du Jardin Essentiel, Square Lainé - Forest Fin : Marais Wiel's à proximité du Wiel's

Le second temps de rencontre, de 15h30 à 17h00, aura lieu au De Markten. Un repas est servi entre les deux temps par Les Gastrosophes, à La Bellone.