Sara Sampelayo, Anne Thuot, Sarah Demart · Lydia Richardson fait son auto-critique

En 2015, Anne Thuot créait la figure de Lydia Richardson, qui entend questionner les privilèges de l’Europe blanche en intervenant dans l'espace public. En septembre 2017, l'intervention a pris une forme très problématique, à savoir le blackface mené par Lydia dans les quartiers nord de Marseille. Ce n’est bien sûr pas anecdotique que de s’autoriser une telle pratique d’autant plus que les artistes se pensaient sensibilisées aux questions de représentation du corps noir. Comment faire face au racisme intégré ? Comment l’identifier, le décrypter et en parler ? Est-il possible de se « dé-programmer » alors que les systèmes politiques et culturels dans lesquels nous vivons continuent très souvent à présenter la figure de l’artiste blanc comme celui ou celle qui peut tout. Qu’en est-il donc de ses points aveugles qui empêchent d’appréhender une problématique dans sa globalité et nie à l’autre, la personne racisée, sa place et son plein droit à être le ou la seul.e à pouvoir se représenter comme il ou elle l’entend ? S’impose alors une question: aujourd’hui, qui peut encore parler de la question coloniale ? Quelle est la légitimité d’artistes blanc.he.s à l’évoquer ? Est-ce que la seule possible investigation de ce champ par les blanc.he.s n’est-elle pas du point de vue de l’allié.e ? Pour ce moment de retours sur leur pratique, Anne Thuot et Sara Sampelayo accompagnées de Flore Herman, nous convient avec Sarah Demart à une seance où des problématisations nouvelles seront proposées.